Vivre

Le temps passe, les aiguilles tournent, inlassablement
Les années passent, nos vies s’écoulent, inexorablement
Tout les jours, la fin se rapproche, inévitablement
Notre temps est compté, indiscutablement
Mais nous sommes toujours et encore présents, incontestablement
Alors profitons en, car vraisemblablement
Si nous ne le faisons pas, nos vies défileront, passablement
Et un jour les regrets viendront, immanquablement
Croquons donc cette vie, remercions la, honorablement
Savourons tout ces petits détails qui l’embellissent remarquablement

La vie est bien trop courte pour être endurée
Le temps passe trop vite pour ne faire que la supporter
Il faut à tout pris trouver le bonheur, le garder sur la durée
Pour ça il suffit d’écouter son cœur, se laisser porter
A trop subir les épreuves, nos intérieurs deviendront purée
A trop regarder les malheurs, nos rêves se verront avortés
Notre liberté se verrait bien vite emmurée
Si jamais nous ne laissions pas les belles choses nous transporter
Notre joie de vivre se verrait certainement capturée
Par l’ennui, du venin de la haine escorté

Si à l’idée de faire quelque chose, votre cœur s’emballe
Que cette activité, pour vous faire venir à elle, fait plus de bruit que des cymbales
N’attendez pas, car je vous parie cent balles
Que c’est une future passion, et que même s’il vous faut lâcher cinq balles
Vous n’en mourrez pas, et vos palpitations cogneront comme des timbales
Bien mieux que d’attendre dans l’ennui que les obligations vous trimballent

Je meurs d’envie d’être partout à la fois, de pouvoir tout faire
Je rêve d’être compris par tous, sans avoir à me taire
J’ai soif d’aventures, de nouvelles découvertes, pour me distraire
Le calme , la solitude, ont le dont de me plaire
Mais je ne suis pas que ça, je suis bien au contraire
Tout et rien à la fois, je suis sombre et solaire
Mon souhait n’est pas d’être un jour centenaire
Inutile de vieillir, si c’est pour être grabataire
Mieux vaut arriver plus tôt dans la chambre funéraire
Et pouvoir clamer là-haut, que nous avons eu une vie extraordinaire

Des envies de gravir les sommets viennent souvent me hanter
Le silence, la beauté et la paix, j’ai envie de fréquenter
Faire chauffer les muscles de mes jambes sur des terrains accidentés
Les sommets les plus haut, de les atteindre tenter
Ce sport qui sculpte le corps, et préserve la santé
Et mieux que ça encore, notre esprit vient l’alimenter
Marcher seul au beau milieu de paysages enchantés
Observer les nuages, laisser l’imagination soulager mon esprit tourmenté
Ces montagnes ont vraiment le pouvoir de m’aimanter
Quand je me sens perdu, elles savent me réorienter

Paradoxalement, les foules aussi me manquent
Pas celles des magasins, pas celles qui dépendent des banques
Pas non plus celles qui viennent admirer des saltimbanques
Ni celles qui, durant les vacances, grouillent sur les calanques
Mais celles des festivités, dans lesquelles je me plaque
Pour être secoué, autant que dans un tank
Vibrer sur des musiques, qui des frissons me flanquent
Le genre qui rend sourd, qui claque comme des boules de pétanque

Je suis tout ça à la fois, mais pas seulement
J’ai envie de serrer mes enfants, sentir leur odeur qui me manque cruellement
Les avoir rien que pour moi, en profiter égoïstement
Leur graver de bons souvenirs, qu’ils garderont éternellement
Je veux écrire et lire, vivre passionnément
Être aimé pour ce que je suis vraiment, ne pas vivre invisiblement
Envie de jardiner, redonner vie à mon logement
Envie de liberté, de folies, de travailler intelligemment
Je ne veux plus perdre mon temps à me rendre malade inutilement
Je veux du bonheur à la pelle, pas juste occasionnellement

Loïc Otharan
25 Janvier 2022