Nuit d’orage

Il y’a des nuits plus longues que d’autres, certaines semblent interminables
Il y’a des soirs qui n’en finissent pas, des moments terriblement détestables
Ces moments où votre vie vous paraît minable
Où tout ce que vous avez essayé de construire vous semble méprisable

Une journée ensoleillée, un soleil radieux
Tout semble parfait, de quoi dire merci à Dieu
Et pourtant, juste une envie, celle de dire adieu
Le temps semble clément, mais le ressenti est insidieux

Un ciel bleu, synonyme de bons moments, de rires joyeux
Une franche luminosité qui éblouit les yeux
Puis soudain, une légère brise, des nuages orgueilleux
L’atmosphère s’électrise, ça devient périlleux

Pendant que certains ne se doutent de rien, ne voient rien venir
Il y’en a aux aguets, prêts à nous prévenir
Quelques curieux observent, juste pour se divertir
Et d’autres n’en peuvent plus, de toujours se contenir

La chaleur devient étouffante, une lourdeur s’installe
Les nuages noirs remplacent ceux qui étaient si pâles
Des éclairs annonçant la musique, comme des coups de cymbales
Voilà que vient le tonnerre, bruyant comme un concert métal

Les nuages sont lourds, chargés, prêts à craquer
Tout comme le corps est saturé d’encaisser, de se faire attaquer
La tension est à son comble, le cœur dans la poitrine est plaqué
Migraine omniprésente, le cerveau matraqué

Le vent toujours plus fort, les feuilles qui voltigent
Puis soudain tout s’arrête, tout d’un coup l’air se fige
Et c’est la goutte d’eau, annonçant le litige
Suivent des trombes d’eau, qui donnent le vertige

Dans une vie, il y’a de nombreux orages, plus ou moins importants
La plupart sont inoffensifs, on s’en sépare en avortant
Certains se cumulent, et n’ont rien de réconfortant
Quelques rares ne frappent qu’une fois, nos rêves en emportant

Pris dans la tourmente, les minutes n’ont plus de fin, les tiroirs n’ont plus de fond
Au milieu du déluge, la sérénité s’envole, et tout le bonheur fond
Le stress au grand galop, et la colère à fond
L’apocalypse dure une éternité, le gouffre est si profond

Il y’a des orages d’une violence inouïe
Qui viennent de si loin, tant de douleurs enfouies
Des grondements si forts, qu’on en perdrait l’ouïe
Et pourtant, dans un flash, une perle inespérée, celle qui vous fait dire à la vie un grand OUI

Les nuits les plus longues sont aussi les plus mémorables
Après la pluie vient le beau temps, dit-on, c’est fort probable
Une nouvelle page, un nouveau chapitre, ou un nouveau livre incroyable
Que va-t-il se passer, l’avenir sera-t-il vraiment plus agréable ?

Personnellement, je veux rester optimiste
Et même si cette très longue nuit me semble bien triste
Je me dis que les éclairs sont venus pour mieux éclairer la piste
Qu’un arc en ciel arrivera, la nature est une véritable artiste

Loïc Otharan
04 Juin 2022