Nuit des étoiles

Nuit des étoiles

A la dérive, l’humanité est à la dérive
Tant de signes autour de nous qui le décrivent
Ces absurdités humaines, ces bêtises, qui sur notre planète s’inscrivent
Le livre de la folie des hommes, tout les jours, de nouvelles pages qui s’écrivent
Nous sommes là, impuissants, assis sur le bord de la rive
Voir inconscients, à virevolter, en sifflotant, comme des grives
A continuer nos vies, sans comprendre ce qui nous arrive
Sans nous rendre compte que plus nous souhaitons l’évolution, plus des choses essentielles elle nous prive
Les nouvelles technologies nous emprisonnent, notre espace de vie le circonscrivent
Le navire de la dévastation fonce à toute allure, il est grand temps de faire une étrive

Ce soir, nous est annoncée la Nuit des étoiles
Nuit où nous sommes censés distinguer des étoiles filantes
Je lève les yeux, juste au bon moment, je tombe pile poil
L’une d’elle traverse les cieux, à une vitesse fulgurante
Instant magique, mais tout d’un coup, mon bonheur se voile
Des points lumineux pullulent dans l’espace, c’est la déferlante
Des sattelites, lancés par l’homme, qui tissent une toile
J’ai l’impression de voir des cheveux, farcis de lentes
Une chevelure sublime, la pollution qui se dévoile
Des puces sur le ventre d’un chien, la quantité est effarante

Pourquoi tout ces sattelites, à quoi servent-ils?
A ce jour, il y en aurait déjà onze mille, véritable poussière volatile
Sont-ils tous indispensables, tout du moins utiles ?
N’y aurait-il pas de l’abus, à l’image de bon nombre de nos préoccupations futiles ?
Nuit des étoiles, polluée par les trajectoires de ces lumineux projectiles
Qui tournent autour de notre Terre, d’une manière que je juge hostile
Peut être verrez-vous ma façon de penser comme versatile
Mais je suis partagé entre croire que l’humain a une gestion de son avenir assez infantile
Et entre me dire qu’il faut quand même prendre en compte des paramètres plus que subtiles
Ce qui m’inquiète, c’est que pour détruire, nous sommes dotés d’une imagination très fertile

Quand j’aperçois les lignes de ces parasites incandescents
J’ai l’impression que se dessinent les barreaux d’une immense cage
Les barreaux d’une cage dorée, qui dangereusement sur notre avenir descend
Pour notre soi-disant bien-être, se dessinent autour de nous les mailles d’un grillage
Sans que notre avis ne nous soit demandé, je trouve ça totalement indescent
Les caprices de milliardaires qui rêvent d’accrocher leur nom à ce quadrillage
Certains n’en ont pas encore lancé un, qu’ils souhaitent déjà nous en balarder cent
Cette course au « toujours plus » nous enlise avec eux dans un marécage
Sous prétexte de nous offrir à tous un avenir décent
Ils saccagent nos cieux à l’aide d’un odieux maquillage

Vous croyez que je vais continuer à développer avec un long texte ennuyeux ?
Ben non, je n’irai pas plus loin, je termine cette strophe avant de vous faire mes adieux
Je vous ai simplement fait part des observations qui m’auraient autrefois rendu furieux
Des questions que je me pose, mais qui ne m’empêchent plus de dormir, tranquille sur mon pieu
Maintenant que je vous ai avoué mes pensées du moment, je m’en débarrasse, aucune intention de rester anxieux
Je préfère retenir cette belle journée, ces moments en famille tellement merveilleux
Nos enfants sont heureux, c’est si bon de les voir avec plein d’étoiles dans les yeux
Ce sont eux nos étoiles filantes, profitons de leurs sourires si contagieux
Ils grandissent si vite, profitons d’être avec eux avant qu’ils ne deviennent trop sérieux
Savourons ce qui nous est offert sans trop nous morfondre, dépêchons-nous avant d’être trop vieux

Loïc Otharan
13 Août 2023