Nous en avons tous une, et elle est unique.
J’ai la chance d’avoir la mienne en tant que voisine, et elle est en bonne santé.
Je parle de nos mamans, qui ont pour la plupart beaucoup fait pour nous, et sans qui nous n’existerions pas.
Voilà donc un petit hommage pour la mienne, qui le mérite amplement :

Maman

Qui est donc cette dame soixantenaire ?
Aux multiples talents dont le culinaire
Cette femme vraiment extraordinaire
Viendrait-elle d’un monde imaginaire ?

Le temps qui passe la rend toujours plus belle
Et pourtant sur elle rien n’est artificiel
Son âme si pure, l’amour, son essentiel
Sagesse infinie et instinct maternel

Son sourire est son plus beau maquillage
Elle vieillit mais ne parait pas son âge
La bienveillance colle à son image
Et sa gentillesse n’est pas un mirage

C’est par elle que je suis venu sur Terre
Toujours là pour moi, aujourd’hui comme hier
Vous l’aurez compris, il s’agit de ma mère
Être son fils aîné, je n’en suis pas peu fier

Née en Normandie, ne pouvant s’en détacher
Et à sa famille, tellement attachée
L’amour pour mon père est venu l’arracher
De son petit cocon, sans pourtant la fâcher

Au Pays Basque, elle a fait son foyer
À porté deux garçons, et a su les choyer
Que de nouvelles personnes à côtoyer
Elle a du s’adapter sans s’apitoyer

Nouvelles coutumes, nouvelle culture
Et la découverte de l’agriculture
Dans ce beau coin perdu en pleine nature
Loin de son pays, quelle grosse fracture

Pour maintenir le lien avec sa famille
Le téléphone fixe tel la brindille
Préservant son âme de petite fille
Parenthèse qui le bonheur remaquille

Elle a du abandonner sa carrière
A la banque où elle travaillait hier
Et bien qu’elle soit du genre littéraire
Elle a du se transformer en fermière

Peu d’argent et pour éviter la misère
Prouvant à tous son courage de guerrière
Faisant plusieurs métiers, longtemps cantinière
Aide aux personnes en tant qu’auxiliaire

Une fois par an c’était retour aux sources
Retour direction queue de Petite Ourse
Revoir ces parents, famille, maison, nounours
Rattraper le temps, comme dans une course

Quelques jours de vacances, c’était un régal
Nous nous sentions rois, dans ce cocon familial
Pour moi, comme toi, qui suis très sentimental
Gravés ces moments, marqués dans les annales

Malheureusement, retour inévitable
Ces bons moments sur un siège éjectable
Les pleurs en partant étaient inévitables
La vraie vie reprend, les vaches dans l’étable

Tu en as bavé, connu bien des obstacles
Tu as tenu pour nous, c’est un vrai miracle
Ces fichues migraines, dans ton habitacle
Ne t’ont pas empêché d’éviter les tacles

Tu as beaucoup donné, pris sur tes épaules
Comme avec tout ces enfants à l’école
Faire plaisir grâce à tes casseroles
Ou aider certains anciens jusqu’à leur envol

Toi et Papa vous n’aviez pas beaucoup d’argent
Vous nous avez appris que ce qui est urgent
C’est de profiter de la vie en se chargeant
D’amour et sur le Mal jeter du détergent

Tu es discrète et semble impassible
Mais tu veilles sur les tiens, tu es sensible
Comme la flèche au milieu de la cible
Plantées en nos cœurs, tu nous rends plus paisibles

Des plaisirs simples, tu n’es pas exigeante
Tu passes du temps sur ces fleurs qui t’enchantent
Pour voyager, lire de façon constante
Tu n’es pas compliquée, un rien te contente

Mes enfants ont la chance de te connaître
Plusieurs fois grand-mère, tu les as vu naître
Et plus tard ils diront que tu étais l’être
Qui avait bien la plus belle façon d’être

Grâce à ton courage, j’ai pu voir le jour
Et tu adoucis sur la Terre mon séjour
J’espère pouvoir te dire longtemps bonjour
Je n’ai qu’une Maman, je l’aimerai toujours ❤️ »

Loïc Otharan
28 Août 2021