Les oeufs

Nous vivons dans un monde particulièrement étrange
Où l’homme te sourit, alors que tu sens que tu le déranges
Un jour il se prétend ton ami, et puis soudain il change
Un jour il t’applaudit, il est là, à chanter tes louanges
Le lendemain, tu ne sais pas pourquoi, mais son comportement change
Si tu retires ta main, dans laquelle il mange
Il déverse sur toi le flot de sa noirceur, c’est une vraie vidange
Jalousie et mépris, un bien curieux mélange
Comprendre l’être humain, un énorme challenge

Il y a toujours eu des tensions entre les hommes
Guerres, bagarres, querelles, l’humanité est couverte d’hématomes
Pour déclencher tout ça, l’humain est autonome
Pour semer la gangrène, il n’est pas économe
Il y dépense tant d’énergie, pour ça jamais ne chôme
Je n’ai jamais compris d’où viennent ces symptômes
Comment l’application Amour disparait, devient fantôme
Alors qu’elle est en nous, lorsqu’on est encore môme
Comment est-il possible d’oublier le parfum de ce délicieux arôme

Un regard de travers, et c’est la catastrophe
Une phrase maladroite, et la rancoeur s’étoffe
C’est comme si dans nos cervaux parlait une voix off
Si tu te livres un peu, souvent on t’apostrophe
Les premiers à le faire ont généralement une vie bof bof
Dommage qu’à l’école, on ne forme pas les profs
A guider leurs élèves, pour être un peu philosophes
A aimer leur prochain, plus loin que les pays limitrophes
A se prendre dans les bras, pour que les coeurs se réchauffent

Que l’on est malheureux, lorsqu’on est dans la comparaison
Le verbe avoir d’abord, fait perdre la raison
Plus tu en as, plus tu en veux, posséder, cette démengeaison
Estime toi heureux si peux dormir dans une maison
Si la température reste supportable en toute saison
Si tu manges à ta faim, sans songer à la pendaison
Etre et avoir, ce n’est pas la même conjugaison
Etre et aimer, nous devrions tous porter cette combinaison
Nous ne devrions pas délaisser ceux qui en route ont fait une crevaison

Les mâles, les vrais à mes yeux
Ce sont ceux qui possèdent des « E »
Parce que les autres n’ont tout simplement pas d’oeufs
L’homme, par définition, ne devrait utiliser sa force que pour protéger tout ceux
Qui sont faibles et vulnérables, à tout faire pour les rendre heureux
Et non pas uniquement fonctionner à l’intimidation, en s’acharnant sur les peureux
Il y en a tant qui ne pensent qu’avec leur queue
Etre une montagne de muscles et prendre plaisir à rendre les autres malheureux
C’est être un grand lâche, le pire, c’est qu’ils se prennent pour des dieux

Il n’y a pas besoin d’être un mâle pour être honorable
Beaucoup de femmes sont plus mâles que les mâles, pour certains hommes, c’est insupportable
Ils ne sentent bien que si les femelles sont males, se sentent misérables
Combien d’histoires de viols, d’agressions redoutables
De mots blessants, d’humiliations détestables
Pourquoi ne glisse t’on pas chez les garcons, dans leur petit cartable
Un brin d’éducation, pour les rendre plus stables
Des encouragements, pour être bons et
sociables
Bienveillance et partages, autour d’une bonne table

Apprendre le respect, nous en sommes tous capables
Soyons plus courageux, pour être respectables
La paix, la loyauté, ne sont pas insurmontables
Parler de ses sentiments n’est pas toujours confortable
Accepter ses émotions, une force incontestable
Si le Mal t’impacte, il faut être implacable
Si en bien tu le transformes, ce sera impeccable
Si nous faisions tous ça, la vie serait plus agréable
Vivre sans la haine, tellement plus formidable

Sois un homme, dit on aux petits garcons, qui font ce qu’ils peuvent
Des mots pour formater, dans une vie toute neuve
Certains n’ont pour repaire, qu’une mère, séparée ou veuve
Pour le manque compenser, d’amour elle les abreuve
Elle ont toutes un grand coeur, chaque détails les émeuvent
Si tu veux être considéré en homme, il faudra faire tes preuves
Quand sur ton chemin, surgissent des épreuves
N’écrase pas les gens, ils n’aiment pas les injures qui pleuvent
Remet toi en question, l’amour, fais en ton fleuve

Si tu n’es pas sympa, pas réglo, la vie t’expliquera un jour les vraies règles du jeu
Si tu passes ton temps à jalouser ton prochain, que tu restes un éternel envieux
Tu risques de passer à côté de ta vie, lève ta tête, tu comprendras que nous avons sur nous tous les mêmes cieux
Qu’il y a des nuages pour chacun, mais que derrière, il est toujours bleu
C’est quand même dommage de ne pas s’en apercevoir avant d’être vieux
Il y a tant de belles choses à vivre, les manquer serait tellement ennuyeux
Le bonheur t’appartient, tout se joue entre tes mains, si tu veux être heureux
Etre un mâle, ce n’est pas si mal, à condition de porter ses « E »
Plutôt que de faire le mal autour de toi, fait le bien, c’est quand même beaucoup mieux

Loïc Otharan
22 Janvier 2023

Commentaires associés à cette publication

1 réponses à Les oeufs

  1. CHAUVOT Marie-Elisabeth dit :

    Jolie morale à retenir de ce texte:certains hommes devraient mettre leurs œufs dans leur cerveau plutôt que dans leur pantalon et le monde tournerait bien plus rond.