Les caprices

Les caprices

Encore un, en cette veille de Noël
Qui se permet de me pourrir cette journée censée être exceptionnelle
Pour se plaindre de façon intrusive et cruelle
Sur un ton faussement bienveillant, comme il mettrait du déo pour masquer la puanteur de sous ses aisselles

Moi, petit artisan et chef d’entreprise
A ses yeux probablement à toute heure apte à gérer des crises
Sous prétexte qu’il n’a pas pu manipuler son esclave à sa guise
Ose l’intrusion fatale, celle qui en parlant poliment me les brise

Des remerciements et félicitations au passage
Comme pour me passer la pommade, avant de causer les dommages
Mais je ne suis pas dupe, et je ne suis pas surpris, bien dommage
Les apparences ne trompent pas, ton sol restera sale, même si tu l’a fait recouvrir d’un mauvais carrelage

Pas surpris, non, je l’avais vite senti
Trop tard malheureusement, je n’ai pas pris le temps d’écouter mon ressenti
Dès le début, j’ai choisi de tout accepter, j’ai été trop gentil
Et pourtant, ces attitudes, ça fait longtemps que je suis anti

Ce n’est pas grave, c’est même gratifiant
De savoir que les dires de mon instinct ne sont pas insignifiants
Étant jeune, j’aurais trouvé ces instants terrifiants
Mais à présent, ils sont à mes yeux devenus bétifiants

J’ai connu pire, le jour de mes quarante ans, il y a bientôt trois ans
Ça m’a rendu malade, j’ai prié pour que ça s’arrête, mes doigts en les croisant
Aujourd’hui, ça me contrarie, mais demain je mangerai quand même mes croissants
L’ingratitude et les caprices des gens ont sur moi un impact de plus en plus décroissant

Nous vivons dans un monde où beaucoup ne savent plus attendre
Sous les airs mielleux, il ne faut pas se méprendre
Car si leurs désirs ne sont pas comblés dans l’immédiat, ils cherchent aussitôt un coupable à qui s’en prendre
Mauvaise foi, arguments de pacotille, l’humain ne se montre pas toujours tendre

Mis à part le mépris, le dégoût, je ne ressens pas grand chose d’autre
J’ai ma conscience pour moi, et vous avez la vôtre
Peut être qu’en ce Noël, ces gens se prennent pour Jésus, et nous leurs apôtres
Pas étonnant qu’après avoir tout donné, il y a de plus en plus de gens biens qui se vautrent

Tout ça pour dire que quelque soit le comportement auquel j’aurai à faire
J’adapterai le mien, j’essaierai de garder mon mental en fer
L’impatience et le manque de respect ne m’enverront pas vers l’enfer
Regardez-vous avant d’embêter n’importe qui, vos problèmes ne sont pas nos affaires

En cette fin d’année où nous sommes censés nous réunir
La colère et la rancoeur continuent de désunir
Combien ne sont pas capables de balayer chez eux, la remise en question semble les démunir
C’est tellement plus facile de pointer du doigt le voisin, et de cracher sa haine sur lui pour le punir

Le monde va mal, beaucoup de violence et de haine, parmi eux les faux condescendants
Qui se la jouent empathes, mais qui jubilent dès qu’on est sans dent
Je croient que se sont les pires, ce sont bien des cons descendants
Ils rejettent l’amour, ils sont pourtant venus au monde en naissant dans

S’il vous plaît, si vous souffrez, ne tombez pas dans le piège
Ne laissez pas la colère en votre corps faire le siège
Si les émotions néfastes en tout genre vous assiègent
Laissez les sortir de votre bouteille pour la remplir d’amour, avant de la boucher avec du liège

Aujourd’hui c’est Noël, le jour où Jésus est censé apparaître
Le jour où l’amour et la paix sont censés régner en maître
Mais aujourd’hui comme le reste du temps, rien ne sert d’être hypocrite et de vivre dans le paraitre
Au lieu de se pavaner derrière de fausses facettes, il est temps d’être honnête avec soi, et de commencer par être

Qui n’a pas de problème à gérer, qui n’a pas son lot d’ennuis
Cela ne donne pas le droit de faire du mal aux autres, le plus condamnable est celui qui injustement nuit
Celui qui pour compenser son manque de lumière cherche à imposer aux autres la nuit
Celui là restera triste et sombre, mais je lui souhaite un joyeux Noël, car il est déjà Minuit

Loïc Otharan
25 décembre 2023
(00:06)