La confiance

Durant nos plus jeunes années
Nous sommes tous plus ou moins spontanés
Quelques uns ont déjà le don de savoir chicaner
Mais de la plupart on peut voir la sincérité émaner
Lorsque de la bouche d’un enfant sort une phrase instantanée
C’est du vrai, impossible de voir l’ombre d’un doute planer
L’âge avançant, l’humain peut faire plusieurs choses en simultané
Caresser par devant, puis derrière, critiquer et ricaner
Prêcher le faux, pour les infos les glaner
Par orgueil, devant tous, sans cesse se pavaner
Se vanter, mentir et aussi cancaner
Nous en arrivons tous à devoir mutuellement nous scanner
Pour savoir si la vérité n’a pas été enrubannée
Calculer , observer, il y’a de quoi être vanné
Les relations entre humains ont vraiment le dont de nous canner

C’est si beau de croire fort au Père Noël
D’aimer ces proches d’un amour inconditionnel
Être enfant est un cadeau exceptionnel
Tout est vrai, rien n’est jamais irrationnel
Mais quand arrivent les gros changements corporels
Ils s’accompagnent de nombreux changements relationnels
Cette période, pour le commun des mortels
Impacte beaucoup sur le plan personnel
Quand le corps devient totalement opérationnel
Certains voudraient ressembler aux plus beaux top modèles
Il arrive que commencent des dérives occasionnelles
Pour flairer les fragiles, il y’a des professionnels
Qui pour manipuler, ont un talent exceptionnel
Ça peut flinguer un individu sur le plan émotionnel
Il y’a des agissements qui ne méritent que la correctionnelle

Prendre le temps de gagner la confiance d’une personne influençable
Pour abuser de son corps tant qu’elle est encore vulnérable
Un homme marié, et papa respectable
Sa femme le dos tourné, qui commet l’irréparable
Qui continue de vivre tranquillement, pendant qu’on le pense insoupçonnable
Mérite de terminer sa vie de triste misérable
Enfermé à jamais, ou pendu à un câble
Combien d’énergumènes aux airs irréprochables
Se servent de la naïveté de leur prochain pour leur extorquer des sommes considérables
Beaucoup ont des amis qu’ils croient indispensables
Ils confient leurs secrets à ces gens soi-disant très fiables
Qui parfois deviennent des traîtres redoutables
Traiter les gens comme s’ils étaient de vulgaires objets jetables
Tout ça pour arriver à ces fins, c’est juste inacceptable
Mais le pire dans tout ça , ce sont souvent les victimes que l’on accable

Cette chose que l’on donne si facilement durant l’enfance
C’est ce que l’on appelle couramment la confiance
Le temps qui passe nous apporte l’expérience
Il augmente tout les jours notre dose de méfiance
Avoir un conjoint sûr est une véritable chance
Plus facile de tomber sur des scènes de violence
Ou des petits détails qui brisent l’insouciance
Lorsqu’on arrive au stade d’être en mode surveillance
C’est que le couple ne vit plus dans la bienveillance
Ça peut durer longtemps, tant que reste la patience
Mais un jour c’est trop tard, arrive la clairvoyance
Les mensonges font presque toujours sauter les alliances
Ceux qui rêvaient trop fort, abusaient de leurs croyances
N’ont plus qu’à souhaiter à leur intérieur, de sincères condoléances
Un jour ils ressusciteront, ça s’appelle la résilience

On peut comparer la confiance à deux montagnes reliées par une passerelle
En dessous de laquelle se trouve un gouffre sans fond, promettant la chute éternelle
Ça peut être un viaduc, dont la solidité est sans appel
Ou juste quelques planches de bois, tenues par des bouts de ficelles
Tant qu’on a la certitude qu’il n’y a aucun défaut structurel
On se lance sans penser à la chute, comme si on avait des ailes
Mais du moment où l’on s’aperçoit que la résistance de ce pont n’est qu’artificielle
Notre enthousiasme redescend, on peut dire qu’il se gèle
Un défaut sur le pont, et le doute s’en mêle
Des mensonges dévoilés, et nos pensées s’emmêlent
Les premiers craquements annoncent la chute mortelle
Le sol se dérobant sous les pieds, sabotage criminel
Emporte à tout jamais ce lien si essentiel
La confiance qui unit deux êtres d’un lien fraternel
Si ce lien est cassé, la chute à tout jamais, les yeux rivés vers le ciel

Loïc Otharan
01 Décembre 2021