AH AH AH AH AH !!!

AH AH AH AH AH !!!

Putain, je sais pas ce qu’il a, mais je suis inquiet pour lui
Depuis quelques temps, il respire l’ennui
Son regard a changé, dans ces yeux, il n’y a plus cette lumière qui luit
Il ne se confie pas, c’est comme si son être s’était noyé dans la nuit

T’en fais pas, son état n’est propablement que passager
Tu sais bien que c’est un mur, il n’est pas du genre à partager
Pour moi, il a dû vivre quelques épreuves qui ont dû le décourager
N’oublie pas que si aujourd’hui son soleil est caché, les nuages s’en iront, et son ciel sera bientôt dégagé

Tu as vu ce qui se passe dans le monde, partout, c’est la guerre
Les infos ne parlent que de ça, c’est l’hécatombe chez les militaires
Ils disent que les civils ne risquent rien, je n’y crois guère
C’est un désastre, il n’y a plus un endroit où vivre en paix sur cette terre

Tu exagères, je te trouve quand même un peu excessif
Je sais bien que dans certains pays, le climat a tendance à être agressif
Mais si tu écoutes trop les journalistes, tu seras bientôt dépressif
Détend toi un peu, ton visage est de moins en moins expressif

On voit bien que tu n’es au courant de rien, on parle d’un futur éfondrement
D’ici peu, ce sera la famine, des émeutes auront lieu, de nombreux rassemblements
La misère n’est plus loin, je vois l’avenir très sombrement
Les gens n’en peuvent plus, n’entends donc tu pas les grondement

Si, biensûr, je suis d’accord, il y a un truc qui cloche
Je ne suis suis ni sourd si aveugle, et même si je ne regarde plus la téloche
Je vois bien que la haine est partout, que tout nos acquis s’effilochent
Ce n’est pas pour autant que je vais quitter mon village, je ne suis pas prêt de faire mes valoches

Tu as tort, pourquoi continuer ici, il n’y a plus d’avenir
La belle chevelure de notre pays n’est plus, son crâne est en train de se dégarnir
Les riches écrasent les autres, je n’ai pas envi de leur appartenir
Si on reste ici, qu’allons nous devenir

Je n’en sais rien, mais je sais que nous avons les ressources pour rebondir
Si le confort s’envole, il sera toujours temps d’acquérir de nouvelles connaissances, ou de les approfondir
Peut-être devrons nous redoubler d’efforts, mais je ne mourrais pas parce que je transpire
Si tout s’écroule autour de nous, nous n’aurons plus qu’à nous souder pour tout rebâtir

Ce n’est pas si simple, et la maladie, tu y as pensé
De nouveaux virus arrivent régulièrement, ne pas en tenir compte, c’est incensé
Nos économies fondent, pourtant, il faut de plus en plus dépenser
Si nous manquons d’argent, comment ferons nous pour tout financer

Nous verrons bien, nous sommes encore jeunes, n’aies pas peur de tout devoir recommencer
L’important, c’est l’amour, et nous l’avons, nous serons toujours capables d’avancer
Même si tout le travail que nous avons accompli ne sera pas récompensé
Nous trouverons d’autres bonheurs qui viendront le compenser

Justement, tout le monde n’a pas la chance d’être jeune et en forme
Je suis inquiet pour ma mère, qui vit seule, et dont les membres se déforment
Déjà qu’elle a du mal dans son logement pourtant conforme
Comment fera-t-elle, si celui-ci ne répond plus aux normes

Sinon toi, ça va ? Qu’as tu fais de beau aujourd’hui
Perso, même si le temps était maussade, j’ai réussi à danser sous la pluie
Quand j’ai ouvert la porte et que j’ai vu les trombes d’eau, je me suis protégé grâce à mon parapluie
Quand le vent me l’a pri, j’ai d’abord pleuré puis j’ai ri, profiter d’une douche froide, l’idée m’a séduit

Si tu t’obstines à ne regarder que les nuages, je préfère imaginer le soleil derrière
Si tu stoppes ta voiture parce qu’il pleut, je met les essuies glaces et j’avance, sans oublier mes œillères
Si tu paniques dès qu’un autre est mal, tu finiras vite en poussière
Si demain change d’aujourd’hui, inutile de t’accrocher à hier

Oui, les infos sont moroses, oui, tout part en cacahuète
Oui, aujourd’hui n’est pas drôle, avant c’était plus chouette
Certes, autrefois, ta mère était jeune et avait une belle silouhette
Tu n’y changeras rien, inutile de cogiter à longueur de temps sous ta couette

Si tu tiens à te morfondre, ne compte pas sur moi pour te suivre
Je prend les choses comme elles viennent, avec la même envie de vivre
Si des difficultés se présentent, je trouverais toujours le moyen de survivre
Tes craintes et les miennes ne m’empêcheront pas de rire, tant pis si on me croit ivre

Loïc Otharan
27 Janvier 2023